L’entreprise inclusive Eiclor n’en finit pas de se diversifier. Avec la sous-traitance aéronautique, le recyclage, la propreté ou encore l’entretien des espaces verts, la société mosellane ajoute une nouvelle corde à son arc en investissant dans le traitement des biodéchets.
Pour ses 25 ans, l’entreprise adaptée de Rombas, spécialisée dans la fabrication d’ensembles mécano soudés, la sous-traitance aéronautique et la prestation de services, s’était déjà offerte le nouveau nom d’ « Eiclor » – Entreprise Inclusive Coopérative Lorraine. « Nous voulons garder notre identité lorraine en y ajoutant une dimension de renouveau » avait alors expliqué sa PDG Sylvie Robert. Issue des ateliers protégés de l’industrie métallurgique régionale, l’entreprise a accueilli dès sa création en 1996 des salariés en situation de handicap. Eiclor compte aujourd’hui 75% de collaborateurs concernés. « Nous changeons de nom mais nous ne gommons pas notre histoire et nos valeurs ».
Aujourd’hui, la Scop s’offre aussi une nouvelle activité en investissant dans un composteur à 220 000 euros pour le traitement de biodéchets – un engagement supplémentaire dans le développement durable. Celle qui trie les déchets, démantèle du matériel électronique, détruit les archives et valorise les déchets industriels de ses clients installera l’imposante machine dans ses locaux de 7 000 m² courant octobre.
« Nous avons des projets avec la Communauté de communes du Pays Orne-Moselle » se réjouit le responsable du département Assemblage, Collecte et Recyclage Fabien Gilardot. « Cela permettrait de développer encore plus le circuit court puisque la collectivité ne serait plus obligée d’envoyer ses biodéchets dans une unité de méthanisation à 60 kilomètres de là. »
« Ce qui fait notre force, c’est notre capacité d’adaptation. »
Eiclor souhaite aussi renforcer son activité Propreté en visant de nouveaux marchés. « Nos activités de mécanique et d’assemblage pour l’aéronautique ont connu de gros creux » déplore Sylvie Robert, en référence à l’année de stagnation due à la crise de la Covid-19. « Même chose dans la propreté puisque notre plus gros client, l’Université de Lorraine, a subi de nombreuses perturbations. » Mais l’entreprise a su saisir de nouvelles opportunités puisqu’elle compte aujourd’hui trois nouveaux collaborateurs dédiés à la désinfection de bacs à la centrale nucléaire de Cattenom. »
La Scop vise la centaine de salariés d’ici 5 ans, en comptant sur un regain de main d’œuvre dans le secteur. Faute d’effectifs, l’entreprise est aujourd’hui parfois contrainte de refuser des marchés dans la propreté ou l’entretien des espaces verts par exemple. D’autant que l’entreprise adaptée, soutenue à 20% par l’Etat et son dispositif d’aide au poste, ne ménage pas ses efforts pour assurer de bonnes conditions de travail à ses collaborateurs, avec un focus tout particulier sur l’ergonomie des postes et l’accès des formations.
Article paru dans la Newsletter des Scop de l’industrie.